Vendredi 3/8 Helsinki
Vendredi 3/8 Helsinki
Je ne pensais pas avoir besoin d’une bière bien fraiche à Helsinki! Et pourtant, la vague de chaleur en Europe remonte jusqu’à l’archipel finlandais. Il fait encore 26°C à 20h ; la canicule pour ce pays scandinave.
Je suis arrivé cette nuit via Amsterdam. Un peu de retard et 35minutes de train à 5€ de l’aéroport au centre et j’étais vers 1h30 à l’auberge. Le dortoir était un véritable sauna (Finlande/saune/humour !), mais j’ai quand mêmeréussi à dormir correctement.
Le réveil est paresseux mais j’ai le temps, la ville étant plutôt petite. Pour me mettre en jambe, je prends part au Free Walking Tour de la ville. Le guide est un peu hésitant mais ça passe. Pendant 2h30, il nous balade dans la vieille ville d’Helsinki. « Vieille », pas tant que ça, car la ville n’a pas plus de 4siecle. Fondée par la monarchie suédoise, elle passera en 1806 sous domination russe. Simple tampon entre l’empire tsariste et la Suède au début, le pays prend peu à peu de l’importance. La Finlande profitera de l’instabilité créée par la révolution russe pour demander en 1918 son indépendant. Un émissaireprésenta l’acte à Lénine qui le signa. Tout simplement ! Cadeau empoisonné car Lénine comptait remettre le pays sous son giron, politiquement. Il soutint le parti communiste finlandais, mais la population résista. La guerre civile éclata entre les Rouges et les Blancs (tous sauf les communistes pour faire court). Ces derniers étaient soutenus par l’Allemagne qui envoya des troupes et vainquit. Assez étrangement, les finlandais proclamèrent alors… la monarchie ! Et un roi allemand fut nommé, pour quelques mois, avant de se rendre compte qui ni lui ni les finlandais ne trouvaient la situation convenable. La République fut donc instaurée, et elle demeure depuis.
Durant la 2nd Guerre Mondiale, la Russie s’intéresse à nouveau au pays afin de contrôlerdes territoires proches de l’Europe. La guerre d’Hiver fut un échec pour la Russie et l’un des plus grands exploits de la petite armée finlandaise. Helsinki avait notamment créé une ville factice pour leurrer les bombardiers russes et publiait des photos truquées de la ville en ruine. Elle s’allia à l’Allemagne nazi et ils tentèrent de concert d’envahir la Russie. L’issue de la guerre coutât cher à la Finlande qui perdit une partie de son territoire au profit de la Russie et dut fournir le pays en divers matériaux gratuitement.
Paradoxalement, ce tribut obligea le pays, principalement primaire, à développer ses industries et son système éducatif. C’est aujourd’hui l’un des plus efficaces du monde. Un pays développé qui puise sa richesse de la pétrochimie, du bois et papier et de son fleuron historique, Nokia !
L’Histoire du pays se retrouve un peu partout dans la ville. L’opposition entre la cathédrale blanche, d’architecte allemand, et la cathédraleUspenski, d’un rouge tranchant, construite par les russes à la mêmepériode, en est un exemple flagrant. Le musée de la ville, le plus vieux bâtiment de la ville rappelle quant à lui l’influence suédoise, tout comme la place du Senat. Enfin, certains noms de rue sont en finnois, suédois et russe.
Une fois la visite terminée, et après un passage sans intérêt à l’Eglise de roches, je file sur la place du marché pour manger. Sur la place, les étales proposent fruits et légumes vendus au Litre et non au kilo, mais surtout desplats à base de saumon ou de renne et des souvenirs. Un peu en retrait se trouve le vieux marché, couvert lui, dans une halle du début du 19eme siècle. C’est là que je trouve mon bonheur avec un toast au seigle de saumon fumé (local bien sûr) ou de corégone (poisson blanc) et une viennoiserie typique : les roulés à la cannelle. Tout passe très bien. J’essaierai le renne ou l’élan (proposé à la boucherie) avant de partir.
En milieu d’après-midi, repu, je prends le ferry pour la forteresse de Suomenlinna (5€ AR). Construite en 1748 au milieu de l’archipel, elle passera elle aussi sous diffèrent pavillons. Elle s’étale sur plusieurs iles et offre désormais une vaste aire de balade et même une plage. J’en profiterai pour me poser, avancer dans ma lecture et augmenter mes chances de cancer de la peau au soleil scandinave. La visite vaut vraiment le détour, voire même un pique-nique !
De retour, la chambre ne s’est pas rafraichi. Je pars m’acclimater à un vendredi soir finlandais avec une bière et la chaleur d’un soir d’été méditerranéen.
PS : les boissons typiques sont la vodka noire (aux mures) qui fut un temps interdite car beaucoup trop « facile » à boire, et le gin à la limonade de raisin.
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