Samedi 4/8 Porvoo
Samedi 4/8 Porvoo
J’ai une peau de bébé et l’impression que mes cheveux repoussent. C’est ça, l’effet du sauna finlandais ! Du moins pour la peau de bébé…
La recette, c’est aussi une longue nuit de 9h, ce qui ne m’était plus arrivé depuis un bail. Puis direction Kampii, le terminal de bus en plein centre-ville. Ce matin, je quitte Helsinki pour Porvoo, à 50km à l’est. Pour 9€, le bus est propre et ponctuel. Après 20 minutes à tourner dans les faubourgs de la ville, nous passons directement dans la campagne, plutôt verte.
Porvoo vaut assurément la visite. C’est un charmant village, historique et coloré, en bord de rivière. Les anciens docks, rouge vif, ont été préservés et les ruelles pavées baladent le visiteur entre les maisons scandinaves de bois vert, rose ou jaune jusqu’à l’imposantecathédrale triangulaire en bois. Le charme opère d’autant plus qu’il y a peu de monde. Je prends en guise de petit déjeuner une pâtisserie locale crémeuse à la myrtille. Un régal.
Je profite du soleil pour m’éloigner un peu et longe la rivière dans les bancs sont couverts de bateaux amarrés. Ça donne des envies de voyages au long-court ! Puis les nuages arrivent en suivant le flot de touristes. Il est temps de regagner Helsinki après 2h agréables à Porvoo.
De retour en milieu d’après-midi, je découvre mon premier « bon plan » du voyage et il concerne bien évidemment la nourriture. Le café Kapelli, plutôt sympa entre l’esplanade et le port, propose les samedis et dimanches midi la soupe de saumon, plat typique, à 11€. Avec une salade, un petit pain et un thé brassé (à opposer au sachet), je m’en sors pour 14€ dans un très joli cadre, avec un groupe de jazz sur la place. Groupe que je n’entendrai que peu car, il faut bien un défaut, le café est bruyant. Il existe aussi les Lounas, déjeuner sous forme de buffet dans divers restaurants à 10-12€.
La soupe typique se compose de saumon cuit, de pomme de terre, de carotte, d’aneth et de crème ; un repas en soi. Le pain est particulier lui aussi mais je n’arrive pas à le déterminer. Le thé vert aux baies locales fera office de dessert.
Je passe ensuite au marché couvert pour faire quelques provisions de salami de renne et de viande d’élanséchée. Le renne se retrouvefréquemmentdans la cuisine scandinave et à desprix corrects car il est élevé en troupeau. L’élan quant à lui ne se trouve qu’à l’état sauvage. La viande est réputée plus boisée. Les deux sont très faibles en graisse.
Avec tout ça, l’après-midi est bien avancée et mon idée de partir pour le parc national de Nuuksio semble compromise. J’échange donc avec ce que j’avais prévu pour demain et pars découvrir le sud-ouest d’Helsinki. En longeant la mer, on découvredifférents petits parcs. Dans l’un d’eux se dresse une grue qui monte une nacelle légère. Du saut à l’élastique ! La tentation est grande mais la soupe de saumon me ramené à la raison. J’atteins enfin mon objectif dans le quartier post industriel de Hernesaari : le sauna de Löyly. D’un joli design de bois, en terrasse face à la mer, le bâtiment tranche avec les grues du port, les docks et les anciens entrepôts de briques réaménagés. Très prisé, le prochain spot de libre est à 18h, soit 1h que je passe à lire et bronzer.
Le sauna est ici une institution. Il y en a dans pratiquement chaque immeuble et quartier. Près du port, il y a l’immense Allas, avec ses deux piscines chauffées et son bassin d’eau de mer. Löyly est plus petit mais agréable avec son sauna traditionnel au feu de bois et son bain de vapeur.
Les finlandais sont les champions du monde du (record qu’ils détiennent à 120°C). Ils ont la fâcheuse tendance à vous faire comprendre, en rajoutant de la vapeur, et donc de la chaleur, que ce que vous prenez pour étouffant n’est pour eux qu’une douce brise. Je ne pense pas avoir déjà eu aussi chaud.
Comme la tradition le veut, après 10minutes à suffoquer sans perdre la face devant les finlandais, on part se jeter du ponton dans la mer Baltique. Comme ça, sans préavis. Et passer de 95°C à 18°C, ça pique ! Mais étrangement, j’y prends gout et recommence l’expérience à plusieurs reprises. Le corps s’habitue et les vagues brulantes du sauna deviennent tout aussi agréable que la nage en mer.
A la différence des saunas disons à l’allemande, calmes et thérapeutiques, le finlandais est un lieu de socialisation, avec bar et restaurant, où l’on vient par exemple après un match, comme ces 30 hockeyeurs qui débarquent. On ne va pas se mentir ; à côté de ces grands blonds aux yeux bleus, taillés en V, je prends conscience que je tends plutôt vers le passe-partout portugais… Au moins, je tiens le soleil MOI !
Je finis la journée au bord de l’eau. Il fait encore bon et les nuages se dissipent. Je teste les boulettes d’élan et la purée aux airelles d’une gargote sur le port. La viande est intéressantemême si le gout est affadi par la préparation en boulette. Mais pour 9.5€, on n’allait pas demander à ce qu’elles soient péchées du matin !
Pour demain, je vais essayer d’aller à Espoo, une banlieue verte de la ville. Il y a un parc naturel. Tout dépendra de la météo et du temps restant ; mon vol étant finalement 2h plus tard que ce que j’avais en tête. Mieux vaut ça que l’inverse…
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