Jeudi 28/06 Sorvagur
Jeudi 28/06 Sorvagur
Il m’aura fallu simplement pousser la porte pour rentrer chez Xylène, mon hôte. Il n’y a pourtant personne dans la maison de bois surplombant le fjord. Mais c’est comme ca ici, il n’y a pas de voleur. Et puis, où voudriez-vous qu’ils aillent dans ce pays de 50000 habitants à mi-chemin entre l’Ecosse et l’Islande ? 50000habitants, trois fois plus de moutons et d’autant moins d’arbres. Un paradis de randonneurs que j’ai choisi, presque par caprice : les Iles Féroé.
La chambre est petite et simple, un peu surchauffée. J’ouvre la fenêtre et rentrent l’air frais du fjord (il fait environ 12°C) et le bruit de la rivière qui roule à coté de la maison.
Dés l’arrivée, l’avion survole l’ile de Vagar, celle de mon auberge. De hautes montagnes créent des fjords ou des cuvettes qui viennent casser d’abruptes falaises. Un vert sec peint le décor que les points parsemés des villages viennent tacheter. La mer est dans son élément, bleu sombre, sable noir. Pris !
Du petit aéroport, il ne me faudra que 30 minutes de marche pour atteindre Sorvagur et l’auberge. Le village se divise en deux rues arrondissant la plage. Elles se rejoignent au petit port de pèche. Calme et nature. La capitale, Tórshavn, se trouve à 50km de là sur l’ile voisine de Streymoy.
De retour de randonnée, je me suis fait attaquer par UNE PUTAIN DE MOUETTE !!! Elle m’a chassé, rechassé, attaqué une dizaine de fois en piqué, avant que je ne m’éloigne assez (supposément) de son nid. Quelle idée aussi de se foutre sur mon chemin ?!? J’en serai bon pour un petit footing de fuite, une gamelle dans un ruisseau et un cours de self-défense. Ca aura eu le mérite de faire rire les autres randonneurs et de pimenter une marche plutôt facile.
En effet, j’ai décidé en milieu d’après-midi de partir en balade autour du réputé lac Bordalafosur, depuis le village de Midvagur. 20couronnes danoise (2,5€) pour 15 minutes de trajet dans un bon bus et un chauffeur sympa parlant anglais.
La marche dans la lande est très agréable et le paysage du lac entouré de hautes collines est superbe. Mais le coin a un attrait en plus : en remontant vers le sommet de la falaise surplombant la mer à la fin du parcours, on peut découvrir une intéressante illusion d’optique. Le lac semble en effet posé sur la falaise très haut au dessus de la mer. S’il est en réalité à environ 30m d’altitude, la pente des falaises et les dépressions creusées donnent l’impression qu’il flotte plus de 100m au dessus, flirtant avec le bord.
Cette balade serait déjà qualifiée d’inévitable et de réussie mais je découvre un peu plus loin un endroit enchanteur. Là où le lac se jette dans la mer, une petite cascade semble créer une dépression toute en douceur entre les falaises noires de plus de 200m de haut. Au milieu s’écoule un ruisseau insensible à la brutalité alentour. Un couple a décidé de planter la tente juste au centre. Un coin de paradis qu’ils vont pouvoir apprécier.
La brume s’est levé rapidement et couvre le lac d’un plafond bas. Je rentre tranquillement (sauf pour la mouette) à Midvagur que je visite en attendant le bus. C’est calme, propre, un gros village scandinave de bord de mer avec ses maisons noires ou colorées et son petit port de pèche.
De retour, la maison, qui ne comprend que 4 chambres est presque vide. Je n’ai toujours pas vu mon hôte. Une fois mon plat de pates au pesto avalé, je vais enfin pouvoir me poser. Je suis levé depuis 5h ce matin. Il est 22h et sous ces latitudes, il fait encore plein jour !
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