Dimanche 31/01 Vaduz
Dimanche 31/01 Vaduz
Dernier jour dans la Principauté. Je ne suis pas pressé et je regarde tomber la neige sur le balcon de la chambre. La vallée se découvre peu à peu. Alors qu’ici, le blanc s’accroche aux toits et aux branchages nus, en bas, il pleut.
Comme prévu, je fais razzia sur le buffet du petit déjeuner. Fallait pas me faire chier hier !
Point Hostel.com : Un point de vue parfait entre Vaduz et Malbun. Jolies chambres quoi qu’assez mal isolées. Bon petit déjeuner et excellent restaurant. Peut-être un accueil plus chaleureux ?
Il fait un temps parfait pour visiter un musée. Je m’attaque au Musée d’Histoire du Liechtenstein.
Le pays passe sous domination romaine puis alémanique. Le comté de Vaduz est créé en 1342, mais ce n’est qu’en 1719 que le pays devient « Principauté d’Empire », après le rachat de différents comtés par le prince Johann Adam Andreas. Le pays devient souverain en 1806. Il négocie sa non-annexassions par l’Allemagne nazie en 1939, en s’enorgueillit en 1945 de n’avoir pas renvoyé en URSS les soldats russes enrôlés auprès d’Hitler.
C’est surtout sous le règne actuel du Prince Hans-Adam II que le pays prend son essor économique. Le prince sort d’une éducation économique libérale d’excellence à Londres et perçoit l’intérêt que pourrait avoir son petit pays proche de la Suisse. Il faut dire que les 37000(!!!) âmes ont le revenu par habitant dans le Top3 mondial (avec le Qatar et le Luxembourg).
Je finis la visite par le trésor national, où l’on ne rentre qu’après vérification dans un sas de sécurité. L’unique salle contient des objets d’une valeur exceptionnelle : 5 œufs de Fabergé, des éclats de Lune offerts par Nixon et la couronne princière au plus de 100 diamants, réplique de la 1ere couronne princière du Liechtenstein.
Le musée, bien qu’un peu fouillis, est sympathique et plutôt riche. L’accueil est chaleureux et une dame m’explique en Français que le vin local est cultivé par 3 vignerons qui font uniquement du pinot noir pour le rouge, du Riesling et pinot gris pour le blanc. J’ai gouté le pinot noir qui est très agréable. Mais je craque plutôt pour 2 liqueurs aux plantes locales dont on me traduit mes ingrédients.
Après un arrêt Kebab hors de prix (10€), mais seule nourriture abordable, je prends le bus du retour vers Feldkirch. De la ville austère et moche de l’aller, je retrouve des rues bariolées en pleine effervescence. C’est Carnaval !
Quelle ambiance, quelle joie, quelles couleurs et quelle musique ! Un défilé d’une cinquantaine de chars et groupes. Ici les pirates, là les mousquetaires, puis les égyptiens, les marins, les vahinés. Et les sorcières, encore les sorcières, toujours les sorcières !
Il est une légende ici qui lie l’hiver à une vilaine sorcière au nez crochu. Chaque année, le village brule la sorcière pour faire fuir le froid et la neige. Puis les familles et les voisins se réunissent pour fêter le retour du printemps. Cela me rappelle un peu Paillasse, le méchant voleur que nous brulions prés des arches saumonées de l’école de juillan ou d’Ossun, il y a bien des années.
Tous les 2-3 groupes, une fanfare réveille la foule que la bonne humeur envahit malgré le froid et la pluie. Je me surprends à battre le rythme, sur ces bandas que n’auraient pas reniées Joris et Claire. Un sourire sur le visage et quelques éclats l’osque des chars s’envolent des bonbons multicolores que les enfants appellent de leurs bras tendus. Ce sont les histoires qui font un voyage. J’aime beaucoup celle-ci, ce hasard de calendrier, du Carnaval d’une petite bourgade autrichienne.
Il est désormais temps de rentrer. Un train pour Lindau. Puis, après un dernier Apfel Strudel devant un match de foot, direction Ulm, puis Saarbrücken, et enfin Luxembourg. Une aventure à reculons.
Il me reste un sentiment mitigé du Liechtenstein. Est-il Suisse ? Allemand ? Autrichien ? Où sont les particularités ? On ne peut toutefois pas demander à un pays de moins de 200ans aux 40000 habitants de se créer sa propre culture.
Ce fut un séjour plein, dans un beau pays, qu’il m’aura fallu mériter. J’ai surtout une randonnée à terminer. Mais cette fois, je dormirai à l’aller !
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