Dimanche 10/9 Ohrid

Le genre de journées riches, complètes, qui collent à l’humeur et à l’esprit. De celles qu’on recherche en voyage car elles FONT le voyage. Ce n’est pas l’extraordinaire mais juste l’ordinaire recherché.

Avec une introduction aussi dithyrambique, il va me falloir être à la hauteur. Quoi qu’il en soit, cette journée, pas encore totalement finie, aura été pour moi excellent !

Hier soir, les deux flamandes m’avaient proposé une randonnée. Ce matin, je l’accepte. Nous prenons des forces avec le bon petit déjeuner de l’auberge (du classique, fruits et légumes, tartines, et un mix d’œufs brouillés a la tomate), alors que le taxi arrive. Il doit nous emmener à 45minutes de l’auberge au départ de l’ascension du plus haut pic entourant le lac, le Magaro, dans le parc naturel de Galicica. 3000denars (50€) aller et retour à 3 pour le taxi, puis 200denars à l’entrée du parc. Ça fait cher pour le coin mais à 20€ la journée d’excursion, ça vaut le cout.

Ca les vaut même largement lorsque nous découvrons tout au long du parcours des panoramas sublimes sur tout le lac, l’Albanie, Ohrid et les petits villages autour. Notre vue embrasse entièrement le lac. Le soleil est de la partie mais une agréable brise de montagne calme ses ardeurs.

Etant plus rapides que prévu, nous laissons redescendre le couples d’israéliens et leur amie, rencontrés à l’auberge, et nous poussons plus avant sur le chemin de crête, enchainant quelques autres sommets. Notre pause pique-nique offre un panorama englobant également le lac de Pelsta, de l’autre côté de la barre montagneuse.

Bien que 3, nous apprécions le calme absolu du lieu. Ce n’est pas une exagération, et j’en fus le premier surpris : le silence est à certain moment absolu ! Puis reprennent les chants des grillons et le souffle du vent. Les senteurs de thym exhalent dans les sentes sèches. Un plaisir imprévu ; j’en remercie mes 2 amies flamandes pour leur proposition. 6h de balade, certes lente ; je m’endors dans le taxi du retour.

Je suis pourtant en forme et j’ai l’idée fixe (wouf) depuis hier de faire du kayak sur le lac, au coucher de soleil. L’auberge m’en propose un gratuitement. Un vieux kayak sans gouvernail et des pagaies en bois. J’ai énormément de mal à le diriger et j’ai dû insulter ce bourbier jaune vif une bonne dizaine de fois. Mais il m’aura permis, à la force des bras, de prendre ce moment loin de tout, bercé par l’eau. D’un côté, les montagnes escaladées qu’éclaire, de l’autre côté, le soleil disparaissant sur l’Albanie, dans un crépuscule rougeoyant.

Une anecdote sécurité version slave : tout comme la ceinture de sécurité à l’arrière n’est pas obligatoire, les instructions pour le kayak furent simples de la part de mes hôtes : « Si tu sais en faire, vas-y ! Moi je ne sais pas ». Le gilet était bien évidemment optionnel. Chacun sa responsabilité.

Un dernier coup de pagaie, un plongeon bien mérité dans une eau rafraichissante, puis une douche salutaire. Le diner ne devrait plus tarder, préparé par notre hôtesse. A table (et ça sent bon) !

Et comment ne pas apprécier un repas préparéspécialement pour nous, dans la pure tradition macédonienne. Dans le jardin de l’auberge, face au lac, nous nous attablons, avec les 2 flamandes et un allemand. Le repas commence par une sorte de tzatziki macédonien, du yaourt frais aux aie et fines herbes. Ici, ça se boit avec un verre de raki, la liqueur de raison des Balkans. Ça met en appétit. Pour le plat principal, ce sera un très traditionnel Turli Tava, cuit au four dans un plat en terre. On y trouve un mélange de légumes (aubergine, carotte, poivrons, pommes de terre, ail…) et de la viande  de porc. Les plat est exquis et même la viande semble superflue tant les légumes sont savoureux. Pour finir, ce sont deux figues confites au sirop. Et un dernier verre de Raki pour la digestion. C’est bien évidemment un prix « maison, à 8€, en amis !

Un dernier thé aux herbes et une discussion avec les israéliens, un canadien, deux allemands et les 2 flamandes avant d’aller trouver un sommeil bien mérité.

Demain, direction Skopje !