Lundi 11/9 Skopje

Lundi 11/9 Skopje

Commencer la journée par le plaisir d’une omelette macédonienne (poivron, oignon, fromage) faite maison, toujours par notre hôtesse, une assiette de fromage, jambon et légumes frais, un jus de figue et le toujours aussi fameux thé aux herbes. A cela ajoutons la terrasse ombragée, donnant sur le lac ensoleillé, qu’une légère brise ride. Prendre son temps, prendre le temps de vivre, d’apprécier.

Malgré un réveil matinal, il sera bientôt temps de partir. Je partage un taxi avec l’allemand rencontré hier. Nous prendrons le même bus pour Skopje. Mais il me reste une grosse heure pour visiter Ohrid. Le château et la chapelle sont trop loin mais je profite du joli port et de la vieille ville qui ont finalement plus de charme que la ville elle-même (qui n’en a aucun…)

Pour le point Hostels.com, la Robinson House est un petit paradis de calme, de chaleur entre voyageurs sur les hauteurs du lac. Petit déjeuner et diner en supplément mais pour quel plaisir !, Dans mon Top 10 assurément !

3h30 de bus pour atteindre Skopje ; cette fois, je suis plus réveillé. Après le calme et la douceur du lac, le retour à la ville est plutôt désagréable, bruyant et suffocant (32° sans vent). Je passe rapidement à l’auberge poser mes affaires. Ça a l’air correct et proche de la station de bus. Bus 60 notamment dans lequel je saute direction les gorges de Matka, sublime canyon étroit aux grottes profondes… que je ne verrai pas. Pour deux raison, l’officielle et l’officieuse. L’officielle, c’est qu’une fois arrivé à Matka, de lourds nuages noirs avançaient sur la montagne. Avec un prochain bus seulement dans 3h, la randonnée prévue s’annonçait risquée. L’officieuse, c’est qu’une fois déposé dans un village délabré, pauvre, sans aucune mention de la direction à prendre vers les gorges, je me suis retrouvé un peu con. Ne sachant où aller, j’ai pris le même bus, en sens inverse.

Cela me laisse le temps de visiter la ville. En attendant, la version officielle m’aura donné raison car un gros orage s’abat sur la ville et la montagne vers 18h, soit 1h après mon retour.

Skopje a un centre-villetrès petit qui se visite en une petite heure. Hormis quelques bâtiments à l’architecture pompeuse, rien de bien exceptionnel. Plus intéressant, le Grand Bazar est l’un des plus anciens quartiers de la ville. Et peut-être l’un des plus pittoresques. Avec ces petites rues pavées, ses maisons typiques et son caravansérail, le quartier est aussi celui des albanais et donc des musulmans. Plusieurs mosquées s’y trouvent alors qu’il faut retourner de l’autre côté du fleuve pour visiter des églises orthodoxes.

Je m’arrête dans un petit restaurant du Grand Bazar pour mon dernier repas local. Je continue ma liste avec un Tavce Gravce, le plat national. C’est un petit gratin de haricots parfumés aux oignons et au paprika, cuit au four dans un plat en terre cuite (encore et toujours). C’est plutôt sympa et ferait un accompagnement original. Accompagnement par exemple, du Kjebaba, une sorte de kebab en kit : ce sont des petits bâtonnets de viande hachée et grillée, servis avec un pain plat, des oignons, du piment et un mix d’épices à base de paprika. Si le piment et le paprika relèvent, la viande est fade, décevante.

Retour sous l’orage, je me pose à l’auberge pour la soirée, pour me mettre à jour sur l’Histoire du pays. Selon la légende, le pays fut fondé au 14eme siècle avant JC par les Macedones, chassés de Thessalie. Puis s’en suit une longue histoire d’alliances et de trahisons avec les différents rois de Grèce. En -492, le pays est toutefois envahi par les Perses, mais s’allient aux grecs pour les chasser. Le Royaume de Macédoine s’unifie et s’agrandit à partir de -364, sous le règne de Philippe II, qui n’est autre que le père d’Alexandre le Grand. Personnage iconique du pays, ce dernier renverse les Perses et étend son empire jusqu’en Inde. A sa mort, l’empire se morcelle et s’affaiblit. Le pays s’allie à Hannibal contre les romains, mais se retrouve divisés en 4 par les vainqueurs, à Rome. Intégrée au royaume de Thessalonique au Moyen-âge, la Macédoine passe sous domination ottomane au 15eme siècle. Prise par la Serbie en 1913 elle y reste attachée à la création de la Yougoslavie. Tito ensuite reconnait le pays comme un Était fédéré. Un tremblement de terre ravage Skopje en 1963. La ville mettra alors 50ans à s’en remettre. Elle acquière son indépendance en 1991. Elle lance le projet « Skopje 2014 » avec pour but de reconstruire certains bâtiments pour en faire une capitale de standing. Les choix controversés, voire historicides ont donné à la ville selon une partie de la population l’image d’une ville fausse, « fake ».

Il y a des endroits magnifiques en Macédoine, Skopje n’en fait pas partie.

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