Lundi 15/10 Faro/Lisbonne

Lundi 15/10 Faro/Lisbonne

Encore une bonne nuit. Bien que reveillé, je lézarde dans le dortoir désormais vide. Ce matin, je veux aller à Praia da Faro, la plage. Le bus de 9h sciemment raté, je me prépare pour celui de 10h. 3,8€ AR et 25 minutes en bus de ville. Je comprends un peu plus facilement comment est organisée la zone de Faro. La terre où sont bâtis les villes et villages, la Ria ou les marécages, uniquement praticable en bateau et soumis aux marées, et enfin les iles de sable, les plages. Celle-ci est très propre vaste et longue. Il n’y a encore personne, c’est un plaisir  de marcher et de se poser au calme face à l’océan. Une bande de maisons et de bars longent la plage à perte de vue. L’eau est encore froide et seuls mes pieds trouvent la motivation suffisante pour la gouter. Mais il est déjà temps de repartir. Je dois rentrer à l’auberge avant 13h pour récupérer mon sac. J’échange 3mots en portugais avec le chauffeur du bus sur le soleil et le beau temps, la grande limite de mon vocabulaire.

A l’auberge, je croise Antonio qui me fait un chaleureux « au-revoir ». Il est temps du point Hostel.com : en basse saison, l’auberge est un appartement calme et sympathique. De bons lits, un emplacement parfait et un accueil chaleureux de Noella et Antonio, toujours prêts à aider.

Faro s’est un peu animé en ce début de semaine. Les commerces s’ouvrent, les terrasses se remplissent, les bancs ombragés accueillement les vieillards somnolant. Beaucoup de pâtisseries, mais peu de boulangeries, et je ferais de grands tours avant de trouver de quoi faire mes sandwichs. Ce sont plutôt de petits pains, très bons, qui sont proposés. En guise de dessert, je demande à la vendeuse une spécialité locale. Elle m’oriente vers une sorte de pain au raisin, à la différence que ce sont de beaux morceaux de fruits confits qui parsèment la pate sucrée. Succulent ! Je profite une dernière fois de la place ensoleillée de Faro avant de partir à la gare. Ce sera le TGV portugais, avec radio dans les accoudoirs et écrans dans l’allée centrale. Mais je m’endorme bien vite. Dans 3h, Lisbonne !

Un dernier mot sur Faro ; ville agréable, elle n’en reste pas moins limitée et y passer plus d’un week-end semble compliqué. Malgré tout, j’y ai trouvé ce que je cherchais : calme, soleil, plage et repos. Octobre, lorsqu’il fait encore beau et chaud, mais vidé des touristes, semble la meilleure saison.

Le trajet en train offre divers paysages, des petites vallées arides aux villages immaculés à flanc de colline, sans oublier l’époustouflante arrivée sur Lisbonne. Le pont suspendu, la traversée du Tage laissant la ville s’étalait sur la droite sous la protection bienveillante de la statue du christ surplombant ce décor de carte postale.

Une fois survécu au métro à l’heure de pointe, je me rends dans le Baixa-Chado, le centre, à l’auberge. Passé la porte discrète d’une ruelle étroite, se découvre une vie grouillante sur 2etages.  Belle, propre, fournie, sécurisée, l’auberge s’éloigne de la bonne franquette de Faro pour devenir un carrefour de voyageurs en tout genre.

Une fois installé, je pars à la découverte du quartier. Et quel spectacle ! De belles ruelles pavées s’ouvrent sur des places grandioses comme la Plaça do Commercio ou Rossio. Les rives du Tage offrent une vue aérienne au soleil couchant. La ville vit, la ville vibre dans ses bars, ses terrasses, ses restaurants. C’est beau, c’est chaud !

Je m’arrête manger un burger préparé avec un steak et 2tranches de loco, les frites pour caller, la salade pour la couleur. Rectification par rapport à hier : après avoir demandé au serveur, un impérial, c’est 20cl. Je devrai prendre un 3eme pour vérifier.

Petite légende lisboète : l’histoire du coq.

Il y a plusieurs siècles, un pèlerin de Compostelle de passage dans la région fut accusé à la suite d’un repas fort copieux, d’un vol qu’il n’avait pas commis. Tous le condamnèrent. Mais le pauvre homme avait tant crié son innocence et sa bonne foi qu’avant que le bourreau ne fasse son office, le juge lui accorda une requête. L’homme, voyant à quelques pas un coq mort dans un vieux panier s’exprima ainsi : « Laissez-moi donc un jour, et si demain, à l’aube, ce coq chante, vous constaterez mon innocence ». Bien incrédule, le juge accéda à sa demande alors que tous autour riaient grassement.

Le lendemain, le nouveau gracié reprenait son pèlerinage, libre.

L’histoire ne dit pas comment le coq fut ensuite préparé et servi…

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