Mercredi 17/10 Lisbonne
Mercredi 17/10 Lisbonne
Il pleut ce matin. Ma motivation est en berne. Il y a pourtant encore beaucoup à voir. Je lézarde un peu, et je repartirai pour cette dernière journée portugaise.
Mais quel temps de merde ! La pluie, le vent. Un temps parfait pour… un musée ! Dans le Bairro Alto, se sera, plus parce que j’y suis que par réelle motivation, le musée d’histoire naturelle. J’y resterais deux bonnes heures. A l’endroit de l’ancienne école polytechnique de Lisbonne, on découvre le vieil amphithéâtre et les laboratoires de chimie, ainsi que l’ancienne salle des travaux pratiques. C’est le seul intérêt de la visite. Se suivront plusieurs autres salles aux thèmes hétéroclites, allant de l’art moderne aux dinosaures, en passant par des jeux mathématiques. Mais c’est chauffé et abrité, donc indispensable ce matin.
Il me reste encore à voir Belém, à l’ouest de Lisbonne. Je prends le train de banlieue, plus abordable que le tramway touristique (3,1€ au lieu de 5,6€). Arrivé à Belém, la pluie redouble, tout comme le vent, sur les rives du Tage. La tour de Belém est à 10minutes de la gare. J’avance contre le vent et les trombes d’eau. Pour être clair, j’en ai plein le cul ! De dépit, je m’arrête manger dans une pizzeria touristique à coté du Memorial des explorateurs, des pates carbo quelconque où je dois en plus payer l’eau… Je suis dégouté. Je vais pour payer les 14€ extorqués par une manager dédaigneuses derrière son tiroir-caisse. Je lui tends d’abord 10€, cherchant les 4€ dans mes 36poches. Mais elle me rend avant 6€. Je pars au plus vite, je serai honnête un autre jour.
Le temps s’est calmé et j’en profite pour photographier le Memorial. Il faut comprendre que les navigateurs et explorateurs portugais sont la fierté du pays. Je file ensuite à la Tour de Belém, véritable Tour Eiffel locale. Construite durant l’âge d’or du pays au 16eme siècle, elle était à l’origine au milieu du Tage. En 1755, le tremblement de terre changea le cours de la rivière et la tour se retrouva rattachée à la rive. C’est un beau bâtiment blanc, puissant et imposant. Voulant atteindre la passerelle qui mène à l’entrée du fort, je me prends sur les pieds la marée montante. Quand ca ne veut pas…
Je commence à craquer et parle aux mouettes. Si elles comprenaient mes jeux de mots pourris…
La pluie s’est arrêtée. Je décide d’aller voir la renommée Pasteis Antigua de Belém. Elle est connue pour ses « pastels de nata », gâteaux à la crème typique de Lisbonne, depuis 1837. Veritable attraction touristique, le lieu est immense, avec plusieurs salles. Je goute enfin le fameux gâteau. C’est un flan vanille, cannelle, à la texture plus crémeuse, doré sur le dessus, dans une pate feuilletée croustillante. C’est bon. Mais de là à faire la queue pour une table…
J’ai vraiment l’impression de n’être qu’un touriste dans cette ville où tout est fait pour. A se vouloir international, on perd en authenticité. Enfin, c’est surtout que tout ce qui est authentique a trouvé son marché. Ca reste une ville à voir, au-delà des circuits, pour sa richesse culturelle et culinaire. Tout au moins pour ce que j’en ai vu.
Au retour à l’auberge, je ne sais que faire entre rester et me coucher tôt, ou aller voir un spectacle repéré prés de l’Avenida de Liberdade, les Champs Elysées portugais. Je pars donc pique-niquer sur l’Avenida avant la comédie musicale « Uma noite em casa de Amalia », l’égérie du fado. Il n’y a que des vieux, sauf dans la zone à 10€. Le spectacle commence en retard car tous attendent d’être placés par un ouvreur débordé. Pas fichu de se trouver un siège tout seul… ? Bien qu’ayant une place privilégiée pour observer la salle, on me propose de monter en gamme avec un siège plus centrale.
Le spectacle se passe dans le salon d’Amalia Rodriguez, en 1968. S’y retrouve des poètes et chanteurs de fado qui débâtent de la guerre en Angola, du Mai 68 français, ou encore de la musique contre la poésie. Evidemment, je pige que dalle ! Mais les musiques sont prenantes et la musicalité des poèmes rend le tout harmonieux. Fado, bossa nova et saudade se succèdent. Moins pris qu’hier, je n’en sortirai pas moins enchanté grâce à un final enlevé et coloré. Une jolie page culturelle et musicale.
Un dernier passage par Rosso par une soirée devenue froide, et je retourne à l’auberge. Je me lève dans 4h, je n’ai pas droit aux boules Quies (réveil oblige) et le ronfleur fou est toujours là. Bonne nuit !
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