Mercredi 19/12 Rome

Mercredi 19/12 Rome

J’ai mal aux pieds ! Apres 10h de marche, ca peut se justifier. Et dire que je disais hier ne pas avoir été assez curieux…

Ce matin, il fait beau. J’ai retrouvé la motivation. Aujourd’hui c’est Vatican.

Petit dej’ au supermarché, et je me lance dans 1h de marche à travers la ville. Je me l’approprie et donne même des indications aux touristes perdus. Un conseil : traverser les rues avec un italien pour avoir le bon timing.

J’arrive place Saint Pierre. C’est une immense esplanade surplombée par la basilique qui l’enserre de ses bras en colonnades. Peu de monde au passage sécurité. Mais évidemment, mettre son portable dans le sac et non dans sa poche, pour certains, ca les dépasse… Je rentre dans la basilique. Elle est immense et richement décorée. A l’entrée droite se trouve la Pieta de Michel-Ange, puis la tombe de Jean Paul II, lieu de recueillement. Il y a d’ailleurs les sépultures de divers papes tout au long de la basilique. On peut assister à des messes permanentes. Mélange de sacré et d’art, la basilique est un véritable chef-d’œuvre.

Je décide de prendre de la hauteur et de monter à la coupole (5€ sans l’ascenseur). Apres 551marches plutôt physiques, je vois s’étaler devant le Saint Siege, tout Rome éclatante au soleil de midi. Et c’est un concerto de carillons qui célèbre le soleil à son zénith ! Il m’aura fallu quelques secondes pour tempérer le vertige qui me tenaille. Mais il est difficile de résister à une telle vue.

Au pied de la basilique se trouve le musée des trésors pontificaux. Ces reliques sont d’une valeur inestimable et proviennent de dons faits au cours des siècles. On y retrouve notamment le tombeau de Sixte IV orné de bas relief illustrant les 7vertues (Justice, charité, prudence, tempérance, foi, espérance, et force) ainsi que les 10 matières fondamentales (grammaire, rhétoriques, dialectique, astrologie, arithmétique, philosophie, théologie, géométrie, musique et perspective). On y retrouve également la Dalmatique de Charlemagne datant du 11eme siècle. Il s’agit d’un travail byzantin que Charlemagne n’aurait jamais porté. L’avant représente l’ancien et le nouveau testament, et l’arrière la scène de la transfiguration. Il ya également une copie du siège de Saint Pierre datant de Charles le Chauve (875), la tiare papale représentant les 3pouvoirs (sur Rome, la Chrétienté et le Magistère de la foi), des défenses d’éléphants offertes par l’empereur Constantin et par Emmanuel 1er du Portugal, l’Ange du Bernin datant du 17eme siècle, le Tabernacle de Donatello contenant la Madone a la Fièvre (dû aux miracles supposés du tableau) datant du 14eme siècle, la colonne torse dont la légende veut qu’elle soit la réplique de celle du temple de Salomon et qu’elle guérisse par l’exorcisme, et enfin divers staurotiques. Un staurotique est un reliquaire comportant un bout de la « vraie croix ».

C’est passionnant, mais ma curiosité va grandissante à l’approches des Musei Vaticani, ensemble de musées possédés par la Vatican et comprenant la chapelle Sixtine. Je ferai un bref descriptif des musées et m’attarderai sur les points essentiels.

La visite commence par le musée Chiaramonti qui regroupe plus de 1000 statues de l’antiquité grecques et romaines. Il est à noter que certains visages ont été adoucis sous l’empereur Claude afin de coller à l’esthétique de l’époque. Suit ensuite le musée Pio Clementino des noms des 2papes fondateurs. Il contient divers sculptures dont un portrait de Sophocle, le cycle des 7muses ou encore l’Apoxipaneros, athlète se  nettoyant du sable et de l’huile des combats. Je passe ensuite au musée des Candélabres puis aux galeries des Tapisseries. Celles-ci représentent d’un coté la vie de Jésus et de l’autre des événements pontificaux. Ces tapisseries datent du 16eme siècle et ont été fabriquées à Bruxelles par des élèves de l’école de Rafael.

La galerie suivante est celle de la cartographie qui mesure 120metres pour 32fresques représentant les cartes des possessions des papes au 16eme siècle. Arrivent ensuite les galeries parmi les plus importantes du musée, 3salles regroupées sous le nom de « Chambre de Rafael », où l’artiste arrivé à 25ans sous les ordres du pape Jules II della Rovere (successeur d’Alexandre Borgia) y peindra des chefs d’œuvre.

La salle de Constantin, achevée après la mort de Rafael en 1520 par ses élèves, reprend la vie de l’empereur converti. La salle d’Héliodore, plus politique, est dictée par Jules II par son tempérament de guerrier chrétien. Les différentes scènes peintes reprennent la légende du vol d’Héliodore dans le Temple qui sera arrêté par les anges sous leur regard inquisiteur.

C’est dans la 3eme salle que se découvre l’une des  plus belles merveilles du monde : la Salle de la Signature. Elle tient son nom du fait que Jules II en ait fait son cabinet. Les mûrs reprennent les thèmes chers au pape commanditaire : le Vrai, le Beau et le Bien. Le Vrai est représenté par l’Ecole d’Athènes où on retrouve au centre Platon  au doigt levé et Aristote montrant la terre, symbole des philosophies morales et naturelles. On peut également reconnaitre Socrate (vert olive), Zoroastre (globe céleste), Ptolémée (globe terrestre), ou Diogène, affalé sur les marches et montré du doigt. Le Beau est représenté par l’Apollon et 2muses sur le mont Parnasse entourés de Homère, Virgile, Dante Alighieri, Plutarque… et sur le mûr opposé par une symbolique des Vertues. Enfin, le Bien se dessine sous la forme d’une pyramide avec Dieu en son sommet, puis Marie, Jésus et le Saint-Esprit. Viennent ensuite les Bienheureux (St-Jean, Moïse, Noé…) et enfin l’Eglise Militante. La représentation picturale est magnifique et d’une grande finesse et symbolique.

La salle suivante, dans un autre style, est l’appartement Borgia désormais destinée à l’art religieux moderne. On y retrouve notamment Rodin et son penseur, Van Gogh, Gauguin et Matisse.

Je squizze la salle d’art contemporain auquel je ne porte qu’un intérêt limité. Et je me rends directement au principale chef d’œuvre du Vatican : La chapelle Sixtine. Elle est la chapelle du pape et le cœur du Vatican. Initiée entre 1480 et 1483, elle sera finie en 1541. Elle aurait selon la légende, les mêmes dimensions que le temple de Salomon. Le mûr du fond représente le Jugement Dernier, et fut peint intégralement par Michel-Ange. Les mûrs latéraux, représentant divers passages bibliques ont été peints par divers peintres dont Botticelli. Enfin le voûte est une œuvre entière de Michel-Ange, et dessine, en 12 tableaux, la Genèse.

Une des fonctions principales de la chapelle est d’accueillir le Conclave chargé d’élire le nouveau pape. Cette élection, réunissant les cardinaux du monde entier, date de 1179. Il faut à un nouveau pape 2/3 + 1 voix. Alors une fumée blanche apparait à la cheminée du Vatican. Sinon, celle-ci est noire. Désormais chimique, la fumée noire était auparavant obtenue avec de la paille humide.

La visite se termine par la Bibliothèque apostolique aux documents inestimables comme des papyrus en hiéroglyphes ou d’anciens codes grecs, et enfin la pinacothèque (visite durant laquelle je serai presque seul). Elle comporte notamment la Transfiguration de Raffaelo Sanzio (1520), une représentation du Paradis Terrestre de Peter Wenzel (18eme siècle), et surtout une tapisserie de Leonardo da Vinci dérivée de sa fresque la Cène.

Je  ressors les pieds en feu et la tète pleine. Je me motive pour la visite du château Saint-Ange, forteresse papale lors de diverses attaques. A 7€ en tarif réduit, cela reste cher et sans grand apport.

Il faut un ticket pour le bus, je n’en ai pas, je repars donc pour 1heure de marche jusqu’à Termini. De toute façon, ce soir, c’est pizza ! J’hésite un peu et choisis un petit resto dans une ruelle. Je suis accueilli par un couple bien en chair, cela me rassure. Petit plus : serviette et nappe en tissu. Par peur de la quantité, je prends 2 bruschette. Ce sont en fait 2belles tranches de pain de campagne grillées avec de beaux morceaux de tomate dessus, arrosés d’huile d’olive. Une sorte de pan con tomate à l’italienne. Vint ensuite une pizza à la saucisse : plutôt bonne quoi qu’un peu trop salée. J’ai du mal à finir. Un petit vin rouge italien pour arroser le tout et ca passe très bien. L’addition ? 12€ tout. Là, je dis oui ! Et je donne l’adresse : Cucina Romana da Dino, via dei Mille.

Je rentre à l’auberge rédiger mes notes. Les 2asiats sont parties, les ricaines demain. Mais 3bresiliens viennent d’arriver, prêts pour la fête. Pendant ce temps, je tombe de sommeil.

PS : je suis passé à Termini pour un daytrip à Naples ou Florence. C’est 80€…

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