Dimanche 14/08 Alba Iulia/Cluj

La nuit a finalement était correcte mais je vais m’en donner à cœur joie dans mon évaluation de l’auberge.

Point Hostel.com : on ne se prétend pas auberge quand on met simplement 12 lits dans une pièce. J’avais réservé le dortoir de 10 qui s’avérera complet (…). J’aurai donc droit à un lit aux lattes cassées face aux toilettes, dans le couloir entre le dortoir et le cuisine. Aucun lieu de vie, bruyant, propreté à revoir et plus cher qu’à Bucarest. Allez-y bourrés ou fuyez !

Mon programme du jour dépendait beaucoup du bus que je pourrai prendre et donc de mon heure de réveil. Sur pieds à 7h30, je ne m’éternise pas et file prendre le bus de 8h15. Ne pas s’y tromper, la ville est adorable ! Il faut juste dormir ailleurs.

J’ai normalement 4h jusqu’à Cluj, mais ayant un peu de temps devant moi, je décide de m’arrêter à mi-chemin, à Alba Iulia, sur les conseils d’une de mes collègues. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre, certainement un petit village charmant. Mais, après des alentours de gare très « Roumanie profonde », se dressent devant moi les murs épais de la citadelle Vauban d’Alba Iulia ! Avant de devenir la forteresse en étoile, c’est surtout le site d’un ancien fort romain durant l’antiquité.

Pénétrant l’enceinte par des portes grandioses, on découvre la vieille ville aux monuments majestueux et flamboyants au soleil matinal. En son sein, joyau central, la cathédrale orthodoxe cache sa beauté dans un écrin d’arcades rouge-orangé. La liturgie dominicale résonne dans l’enceinte alors que certains fideles s’agenouillent face à la roche immaculée de l’édifice.

Les douves ont été aménagées en jardins et promenades et je m’y balade calmement. Un concours de chiens de race a lieu au même endroit et je croise quelques spécimens particulièrement beaux.

2h auront suffit, sans forcer, à visiter cette ville qui n’était pas prévue ce matin. Enfin la justification de la liberté du backpacking sur ce trip ! Le bus pour Cluj arrive 20minutes plus tard dans la petite gare poussiéreuse. Pas forcement celui annoncé par le panneau, mais celui-ci semble s’être figé 20ans en arrière. Finalement 20+20lei depuis Sibiu pour Club soit 9€.

Le bus me dépose au centre de Cluj-Napoca (le nom complet) et je file à l’auberge. Une auberge qui vaut son nom. Une atmosphère d’échange, un accueil chaleureux, des conseils bienvenus et même 10% de réduc car j’ai été dans une auberge partenaire à Bucarest. Ils ont tout compris ! Même le jardin. Et pour moins cher qu’à Sibiu eh eh !

Une demi-journée suffit largement pour visiter le centre de Cluj, très peu étendu. J’en ferai toutefois le tour, en balade. Le parc botanique, un peu à l’écart, est un immense poumon de verdure aux styles mondiaux. Je grimpe également à la citadelle (rien à voir avec Alba Iulia), d’om s’élève une immense croix. La vue s’étend jusqu’aux Carpates et dans la plaine transylvanienne. Le stade de foot est certainement le bâtiment le plus visible de toute la ville.

En redescendant sur la place principale, Piata Unirii, je croise Andreas, un allemand rencontré ce matin à l’auberge de Sibiu et dans le bus. Il partage globalement mon avis sur les auberges roumaines. Il restera quand à lui quelques jours de plus à Cluj.

Mon tour terminé, je suis les conseils de l’auberge en montant au 4 eme et dernier étage d’un immeuble de la rue Regele Ferdinand par un ascenseur que rien n’indique, si ce n’est mon plan. Je me retrouve sur une magnifique terrasse donnant sur toute la ville, baignée de soleil. Le bar, Klausenburger, brasse ses propres bières. Ma première sera une blanche fruitée, parfaite après la marche, puis, alors que les nuages commencent à faire parler d’eux, une Arrogant, une pale ale. Bon ok mes connaissances en bières sont limitées mais la dernière, plutôt forte, au gout prononcé, est loin d’être désagréable.

Je termine ces lignes et cette bière, détendu et calme, comme une fin de parcours. Il me reste encore pourtant 2 étapes cruciales. Il me faudra me réveiller demain à 5h, prendre un taxi jusqu’à l’aéroport, pour un décollage à 7h10.

Mais surtout, il me reste une soirée, et un repas qui se devra d’être typique. A table !

Je dois dire que cette 2^nde pinte sur un estomac quasiment à jeun me rend légèrement joyeux.

En passant, les 40cl sont à 1,8€ et le litre à 3€. Je dis ca, je dis rien…

Prenez l’une des ces rues qui séparent Cluj du reste du monde, de celles qui délimitent l’Histoire de la réalité. Suivez le soleil couchant et tombez par hasard sur cette rue, Ciurea, une rue qui n’en est pas une, un chemin au fond duquel s’alanguit une pergola de vignes, protectrice d’une dizaine de tables au bois sombre. Loin de tout, au calme, une serveuse affable garnira la table, a la demande, de nouvelles découvertes. Voyagez d’abord dans la fraicheur d’une compotée d’aubergine, salata de vineta, que vous étalerez sur un pain frais et croustillant, comme les locaux, comme on vous le dira. Viendra ensuite le temps du plat emblématique, celui que vous auriez dû prendre depuis 4jours. Mais le plaisir ne vient-il pas dans l’attente ? Ce n’est pourtant pas avec ca que les cœurs chavireront, mais bien les papilles. Sarmale, de la viande de bœuf émincée roulée avec du riz dans une feuille de chou. La simplicité prend gout. Rien ne presse, levez les yeux, sentez, savourez. Une lampée de vin local vient alanguir la soirée déjà lente. Pour un nez fort, elle vient suppléer par les fruits le piment du Sarmale. La nuit est encore jeune sous les vignes de la Roata, rue Ciurea.

Un bébé vient d’arriver, il est temps de partir.

Et comme on ne va pas se laisser abattre, je file, à la requête de mon plan, dans un bar au style particulier. Difficile à trouver à l’arrière d’un magasin d’optique et au dessus d’un bar à chicha, l’Atelier (en français) a un mobilier fait entièrement en carton ! Tables, chaises, jusqu’aux lustres et plafonnier. Heureusement, les verres non ! Et je profite d’une dernière bière fraiche, la Ursus, ou l’ours est l’emblème des rois du pays. Le bar ? Sur la rue Memorandumulin, prés de la place principale. La pinte ? 5,2lei, 1,2€.

Allez, il va être temps de rentrer, avant de passer pour un alcoolique. Demain, réveil à 5h !

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