Mercredi 14/07 Bled

Journée bien active après une bonne nuit. Les colocs sont hétéroclites avec un couple d’américains sympas, un barcelonais sportif et une violoniste slovène.

Réveil, petit déjeuner. Le temps est meilleur que prévu après les orages de cette nuit. Au lieu d’une matinée oisive à regarder tomber la pluie, je m’attaque au tour du lac sous le soleil matinal. Je longe la rive opposée au château et à l’église. Le spectacle est superbe.

A l’extrême Est du lac débute une montée dans la foret vers divers points de vue sur le lac et la campagne slovène. Au loin, les montagnes semblent se dégager. Peine perdue, une averse passe. Mais l’effet créé par les nuages, la pluie et les trouées de soleil offre l’une des plus belles vues du site.

Je redescends par l’arrière et la foret. Puis rentre à l’auberge pour déjeuner.

Sur les conseils du propriétaire, je pars à pied vers les gorges de Vintgar. Bien qu’une partie du chemin soit sur la route, ca reste champêtre. Les gorges drainent une eau claire aux reflets turquoise. On ne peut s’y baigner et il faut faire attention au lieu d’entrée car la sortie se trouve au bout des gorges, à 2-3km. Pour le retour, on a le choix entre la montée via la falaise qui retourne au parking. Soit via le joli village de Zasip, qui redescend vers Bled. Ce fut mon choix.

De retour après 2h30 de crapahutage, je cherche autant un loueur de kayak que la motivation pour en faire. Ne trouvant ni l’un ni l’autre, je me pose au bord du lac jusqu’à ce que ma patience envers les moustiques s’épuise.

Ce soir, je participe à une dégustation de vins slovènes. Mais avant, je teste le gâteau local, le Kremsita. C’est un carré parfait composé d’une pate feuilletée, d’une couche de crème vanillée, une de crème fouettée et une dernière de pate feuilletée. Si la consistance parait légère, il tient bien au corps. On dit ici qu’il faut l’équivalent d’un tour du lac en courant pour le perdre !

Pour la dégustation, je serai finalement en tète à tète avec Tina, le groupe ayant annulé à la dernière minute. Pas très classe mais positif pour moi.

Tina m’explique les différentes régions viticoles dont les principales à l’Est et un petit vignoble à l’Ouest. La Slovénie produit 80% de blanc et 20% de rouge ; 90% pour la consommation locale !

Nous faisons un petit tour en 7 vins :

• Ferjancia : cépage pinela endémique, blanc frais et léger ++
• Dveri Pax, Sipon, cépage blanc d’origine hongroise. Un peu de corps, presque "portoïsé". Le nom du cépage viendrait des campagnes napoléoniennes. Les soldats français en le goutant s’écriaient « C’est bon », dérivant au fil du temps en Sipon ! ++
• Gordia, vin orange : cépage blanc traité en rouge (maturé avec la peau). Intéressant, plus puissant et caractéristique.
• Frelih, cvicek. Pour faire du rosé, c’est bien connu, on mélange du blanc et du rouge ! C’est en tout cas ce qui est fait là… Pour un résultat médiocre. Pourtant, la région du centre a fait labelliser sa « recette ». Grand bien leur fasse, qu’ils se le gardent !
• Lisjak, Teran, cépage très tannique de la région de Kras, prés de l’Italie. J’y retrouve un gout de madiran. J’approuve ! +++
• Stoka, blend bordelais à parts égales de merlot, cabernet sauvignon, cabernet franc et la touche locale avec le teran. Un mélange fruité et complexe. Une excellente découverte ! ++
• Rodica, Muskat (moscato), vin doux au nez sublime qui fleure l’entrée dans une pâtisserie. Le gout est moins soutenu mais équilibré. +

Tina me propose d’accompagner la dégustation de fromages et charcuteries slovènes, abricots secs et huile de grains de courge, typique, au gout fumé proche du sésame.

Voilà de quoi terminer joyeusement une excellente journée !