Dimanche 15/05 Zadar
Dimanche 15/05 Zadar
Une matinée extrêmement lente. Et pour cause, la pluie et les orages se succèdent dehors.
A mauvaise fortune bon cœur, je recharge les batteries avec une longue grasse-matinée, un peu de musique et d’écriture. L’avantage et l’inconvénient de venir en basse saison, c’est qu’il n’y a pas grand monde avec qui socialiser. Et l’auberge presque vide, n’est pas vraiment faite pour ca. Un peu de calme ne fait jamais de mal.
Et bien finalement, ca n’aura pas été si mal ! Je sors vers 11h30 quand une accalmie pointe son nez. Direction la gare routière pour prendre les informations sur le trajet pour Plitivice demain. 165 kunas (23€) AR pour 2h de bus, départ 8h30. Je me laisse la journée pour voir s’il y a mieux en ville.
Place au ravitaillement et au retour du package « pain/jambon/fromage » pour 3€. Ca me fera bien 2repas !
Le temps s’est stabilisé et je décide de marcher jusqu’à Punta Mika au Nord Ouest de la ville. Je passe par le front de mer tout le long. Durant 1h30 de marche, je contourne 5 petits ports et le paysage change légèrement. Moins urbains, les quartiers de Drazonica et Punta Mika semblent être des lieux prisés en été avec parking prés des plages de cailloux, zone sportive et restaurant. Hors saison, la pointe est calme et donne un panorama de la ville et des iles au large.
Je rentre par l’intérieur par une route agréable, bordée d’arbres. Certaines parties me rappellent Arcachon et plusieurs des maisons de la cote n’ont rien à envier aux bordelaises de la Ville d’Hiver.
En atteignant le centre par l’intérieur, on tombe sur les quartiers les moins beaux, plus populaires, avec leurs immeubles gris et délabrés. Une atmosphère déjà vue prés de la gare.
L’après-midi est encore jeune mais la grisaille persiste. Un petit tour au musée d’archéologie s’impose (30kunas, 4€). Il possède une belle collection d’objet de la préhistoire, mais surtout de la période romaine, fastueuse à Zadar et notamment 2 imposantes statues impériales.
Pour l’histoire de la ville, je préfère citer une brochure au texte bien tourné :
« Déjà sous les Liburiens, les romains et les byzantins, elle est le centre urbain d’une vaste région, puis devient commune indépendante, conserve son âme citadine sous les administrations vénitiennes, napoléonienne ou bien encore sous l’empire Austro-hongrois pour être aujourd’hui une ville de Croatie.
Depuis quand existe-t-elle ? Dans les lointaines années 950, l’empereur byzantin Constantin de porphyrogénète répondit à cette question avec esprit en expliquant que Zadar, en grec Diadora, signifie « qui était déjà là », ce qui laisse à penser que la ville fut édifiée avant Rome. Sur la presqu’ile de Zadar, les premières traces de présence humaine remontent à la fin du Xème, début IXème siècle avant JC.
Zadar avait sa place dans les plus anciens atlas européens, là où, tout en pointillés, se dessinent mille iles sur la cote Est de l’Adriatique. Zadar est également mentionnée dans les plus anciens guides touristiques européens, tel que « Voyage autour du monde », publié en 1330 où il est précisé que, devant ce port, s’aligne autant d’iles que de jours de l’année. Si, au Moyen-âge, c’était une étape sur la longue route des pèlerins, partant de Venise jusqu’en Palestine en passant par la Crète, Rhodes et Chypre, elle est aujourd’hui encore un port incontournable pour les paquebots de croisière.
C’est à croire qu’une force secrète voire mystique a tissé un lien entre le souvenir millénaire des Liburiens de l’Adriatique et les générations d’excellents marins des iles de Zadar. La tradition se perpétue. En effet, dés l’antiquité, les iles fournissaient Rome en poissons à chair délicate conservés dans des tonneaux. Sous Venise, ce sont des sardines salées qui étaient livrées au Vatican et là où se trouvaient les Vivariji romains, aujourd’hui sont les bassins d’élevage pour le Japon.
A travers les romantiques et sinueux paysages du Velebit, on emprunte toujours la route construite à la demande de l’empereur d’Autriche François 1er, communication entre Vienne et Zadar.
Sans cesse convoitée, conquise et défendue, détruite et reconstruite, Zadar n’a jamais perdu son énergie créative que l’on retrouve dans la disposition ordonnée de ses rues perpendiculaire datant de l’époque romaine, dans la force tectonique de ses édifices romans ou encore dans l’imagination classique du reliquaire Trecento de Saint Siméon, saint patron de la ville. »
Ah ben ca change du routard !
Je m’octroie une énorme glace derrière le musée, où les montagnes de glace sont sculptées et décorées, pour digérer tout ca.
Apres un repas bien mérité et un passage à la gare routière pour prendre finalement mon billet, je discute avec Petra, la nouvelle réceptionniste. Elle me donne quelques conseils pour trouver mon diner. Elle m’oriente vers 2Konobas, restaurants dalmates typiques. Le premier sera fermé et le 2nd trop cher. Je me ferai plaisir demain soir et fini avec une part de pizza à 10kunas (1,2€).
Je n’ai de toute façon pas trouvé de Peka, un plat d’agneau cuisiné le dimanche dans les familles croates selon Petra. Agneau, pomme de terre, légumes, le tout cuit dans un plat particulier, le Peka.
Je finis la soirée sur la place Petra Zoranica (celle du mariage d’hier). C’est un lieu toujours fabuleux, à l’atmosphère méditerranéenne prenante et chaleureuse. Que j’aime cet endroit !
Retour à l’auberge. Ca parle surtout français avec des Aixois et un belge. Une anglaise au look baroud navigue d’ile en ile sur son voilier. C’est déjà moins calme qu’hier, mais il va falloir dormir. Demain, départ 8h.
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