Lundi 16/05 Zadar/Plitivice

Lundi 16/05 Zadar/Plitivice

On rechausse les crampons et on repart en rando ! Aujourd’hui, c’est l’un des plus beaux sites de Croatie qui m’attend, et les lacs de Plitivice, classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.

La gare routière étant à coté de l’auberge, je me lève au dernier moment. Départ 8h30 dans un beau bus aux couleurs des chutes.

Le trajet en lui-même, de 2h, vaut le détour. Le bus serpente dans les Velebit et passe 3tunnels dont un de 5km de long. De l’autre coté, entre campagne vallonnée et monts aux sommets encore enneigés, c’est le cœur de la Croatie sauvage qui s’étend.

Enfin le Parc National de Plitivice. Entrée 1 ou 2 ? Le choix sera décisif. L’entrée 1 mène aux lacs bas et l’entrée 2 aux lacs hauts. Les 2 parties étant interconnectées par un petit bus, un ferry et bien sûr des sentiers.

10h30 dans le parc, même à la saison basse, est le pire. Des groupes, partout ! Des asiates prenant 50selfies devant un rocher… Le sentier n’est pas large et malgré les paysages déjà magnifiques, je pette un câble et essaie d’accélérer le pas. Mais doubler un groupe, c’est retrouver un autre devant… Et dire qu’on est en basse saison. C’est toujours beau et je serpente entre les cascades et les touristes durant 2h (avec une traversée en ferry car des trails étaient fermés pour inondation)

Et puis, un miracle se produit. Au fond du parc, après être passé devant chaque cascade et lac une bifurcation s’offre à moi. A gauche, le retour vers les entrées en 1h30 par le chemin des cascades blindé de photographes en herbe, ou l’autre, s’éloignant dans le parc pour 3h d’inconnu. Le soleil se lève à ce moment là pour m’indiquer la voie de la nouveauté (j’exagère à peine…)

Un choix parfait, le bonheur à l’état naturel, le silence et la marche, et surtout PERSONNE ! Le pied total durant 2h30. Une grande partie se passe en foret, et je m’imagine déjà rencontrer un ours croate. Si j’écris ces lignes c’est que Boucle d’or n’a pas emmené la famille Ours en pèlerinage en Croatie.

Au détour d’une clairière ensoleillée, un panorama à couper le souffle s’ouvre devant moi. Après la montée, je peux me reposer face aux montagnes, au calme, au soleil, seul et tranquille.

Il est temps de redescendre, mais encore une surprise m’attend. Le chemin sillonne au bord des chutes peu fréquentée et d’un canyon fabuleux, peut-être la plus belle image de cette journée. L’eau turquoise du parc exprime toute sa splendeur au soleil descendant. Le bloc de roches fait exploser le vert printanier de la foret. Le ciel décore la scène de bleu et blanc moutonnant. Ce lieu est … publicitaire. Comme retouché par ordinateur. Presque incroyable. Je comprends désormais l’attrait du parc et la magie qu’elle peut provoquer. A condition de fuir les principaux spots et les touristes, et d’un peu d’effort de marche.

Sans précipitation, serein, je regagne l’entrée 1 après quelques dernières photos. J’attends le bus de 17h affalé au soleil désormais resplendissant.

Tout le monde dort durant le retour. Un point toutefois : ne JAMAIS prendre le bus du retour à l’entrée 2, les sièges étant vraisemblablement tous pris dés l’entrée 1, il faudra voyager par terre.

Encore une fois les Velebit en fond et la mer devant pour les derniers kilomètres vers Zadar.

S’il faisait froid à Plitivice, le temps s’est radouci à Zadar où le soleil brille à nouveau.

Après une douche salvatrice, je prends le temps de me poser face au soleil couchant, toujours relaxant.

C’est pas tout, mais je n’ai qu’un sandwich dans l’estomac aujourd’hui et je me suis promis un repas typique ce soir. Bien que mon choix soit déjà arrêté à 90%, je laisse leurs chances à 2autres restos qui ne me tenteront finalement pas. Et je retourne, pour boucler la boucle, sur ma place préférée, où se trouve une Konoba conseillée par Petra hier, le Skoblar. Il s’agit en fait de la plus vieille konoba de la ville avec son intérieur chaleureux en vieille pierre. Ils cuisent encore la viande et le poisson sous une cloche d’argent.

Déjà, ils ne prennent pas la carte. C’est assez normal par ici, mais ce n’est jamais pratique. Vu que je prévois la soirée des Grands Ducs, je pars retirer.

Quitte à gouter la gastronomie locale, autant commencer par l’entrée. J’attaque par une assiette Dalmate qui comprend du jambon fumé dalmate plutôt doux, du bacon local, du fromage salé et du fromage de Pag, un chèvre de l’ile face à la ville, fort et réputé. Ca cale déjà son homme ! Le service est efficace et j’enchaine la dernière bouchée de l’entrée par la première du plat : le fameux agneau rôti dont on me parle depuis 2 jours. Selon la légende, alors que le reste du pays raffole de porc, les vents salés, le soleil méditerranéen et les herbes vivaces de la région ont donné aux agneaux dalmates, et surtout à ceux de l’ile de Pag, une saveur particulière.

Je ne sais pas d’où vient le mien, mais la cuisson est parfaite, légèrement grillé et moelleux à cœur. Une tuerie ! Les légumes grillés, également traditionnels, sont bien relevés et ne gâche rien. Un petit concassé de tomate maison relève des frites sans intérêt. Mais la saveur de l’agneau vous garde en haleine tout au long des 3 côtelettes.

Pour aider la digestion, je demande au serveur un petit alcool local, à sa convenance. « Doux ou fort ? ». Bah va pour Fort ! Il me ramène un verre de Slidovica, une eau de vie de prune. C’est fort mais c’est bon, mais c’est fort !

J’ai le plaisir de me le voir offrir par le serveur, surement content de pouvoir faire découvrir. Quelle gentillesse ! La note en reste toutefois très salée. Le vin sur le repas était un blanc local, Marastina Zadar, sans intérêt mais frais.

Une dernière marche digestive jusqu’au sol lumineux du « remerciement au soleil » que j’aperçois enfin sans 50 piétons amusés. Puis un dernier retour vers l’auberge. Il est 23h, l’air est frais, mais l’ambiance est estivale. Les cafés sont curieusement remplis pour un lundi. Dans les églises on répète jusque tard pour la compétition de chorale. La ville se prépare pour la saison.

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