Mercredi 11/12 Christchurch

Mercredi 11/12 Christchurch

Il faut être honnête, aujourd’hui, je n’ai pas envie. Cette ville ne m’attire pas, ne m’intéresse pas. C’est injuste, surement. C’est peut être dû à une certaine lassitude.

Il est prés de midi, alors que je me prépare à partir visiter. Sans entrain, comme un devoir. Avec cette pression de vivre le rêve Pacifique, celui des autres parfois. Ce que tu vis est extraordinaire, tu ne peux pas te plaindre. Je le sais bien et je l’accepte. Mais chaque départ attend un retour. Je n’y peux rien, la France me manque.

La traversée du centre-ville est un moment d’émotion particulier, même sous le soleil d’été. Les immeubles éventrés, écroulés, laissant paraitre ce qu’était la ville il y a un peu plus de 3 ans. Des grues s’élèvent un peu partout au dessus de ce paysage de guerre où les planches de bois ont remplacé les vitrines. Dans un coin de rue, là où se tenait le bâtiment de la chaine locale aujourd’hui rasé, se trouvent, posées, blêmes, 185 sièges et chaises. 1 pour chaque victime de la secousse du 22 février 2011. Ce dernier tremblement de terre important eu lieu à 12h51. De magnitude de 6,3 sur l’échelle de Richter, il était situé proche de la ville et était peu profond, entrainant de nombreux dégâts dans une ville déjà fragilisée. Elle s’était précédemment ébranlée le 4 décembre 2010, 3 mois plus tôt, d’une forte secousse de 7,3 mais plus profonde et éloignée.

Provenant géologiquement de la faille « Hope » (espoir…), ces tremblements de terre ont une origine plus légendaire pour les maoris. La mère Terre et le père Ciel donnèrent en s’accouplant de nombreux enfants. Mais l’un d’eux couva longtemps au sein de sa mère, dans ses entrailles, et y vit désormais. Capricieux et colérique, il frappe et heurte la surface de sa mère la Terre et produit ainsi les tremblements de terre. Je ne suis pas sûr de vouloir un gosse après ca…

Tout cela, je l’apprends au musée dédié à ces événements au centre du quartier en ruine. Il est interactif et les témoignages des survivants sont particulièrement poignants. Plus ludique, la fin de la visite propose d’imaginer les bâtiments du futur en Lego. J’y passerai une bonne demi-heure à monter mon petit bâtiment en briquette, comme un enfant.

Il est trop tard pour visiter le Canterbury Museum et je décide de me balader dans le jardin botanique. Un véritable havre de pais et de calme qui tranche avec les décombres. On s’éloigne et s’apaise. Avec un bon livre, je suis serein.

A l’heure à laquelle j’écris, il ne reste que quelques minutes avant de savoir si j’ai le job ou pas. Quel que soit le sens, beaucoup de choses découleront de cet appel.

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