Dimanche 29/12 Nuku’alofa

Dimanche 29/12 Nuku’alofa

Mauvaise nuit, sans raison. Ou plutôt si, je n’ai pas l’esprit au calme. Comme en passant du Vanuatu aux Fidji, je dois me réadapter. Rien n’y aide ici et surtout pas ma mauvaise volonté. J’évite les gens de l’hôtel, ils n’ont rien qui pourrait m’aider en ce moment. Un asiatique à l’air perdu, Jo le local de Vava’u à la fois agressif et aidant, et un prêtre. Seuls Ben et sa femme, mes hôtes, sont adorables. Une dispute éclate entre Ben et Jo sur le bruit. Ils essaient de me rallier à leurs causes, mais je fuis la queue entre les jambes. Je n’ai ni la volonté ni l’envie de rentrer dans leurs querelles.

Vers midi, je me ressaisis. Je demande un vélo à Ben pour partir visiter l’Ouest de l’ile. Mais je commence par approfondir ma visite de la ville en front de mer jusqu’au palais. Bien m’en a pris car je ne suis finalement pas trop éloigné de l’hôtel quand un orage tropical éclate. J’espère une accalmie pour le retour mais je devrai affronter la pluie torrentielle à vélo pendant 20 minutes jusqu’à ma chambre. La pluie tombera sans discontinuer pendant 3h.

Et là, c’est le drame ! Plus de livre à lire, internet hors service et tout fermé le dimanche. Ca va être long…

Vers 17h, le temps semble se calmer et je re-enfourche mon vélo. Je ferai en partie le tour du lagon central passant par de petits villages pauvres où se baladent chiens et cochons. Les gens et surtout les ados me saluent amicalement. On comprend mieux pourquoi J. Cook en 1773 avait appelé ces iles les Iles de l’Amitié.

Le dimanche est un jour sacré au Tonga. Fervent catholiques, les Tongiens passent leur journée du dimanche à l’église ou dans des salles communales arborant leur plus beaux habits. Traditionnellement, c’est chemise blanche et pagne/jupe noir pour les hommes et robe colorée pour les femmes. Sur tout mon trajet, je les entends chanter. C’est particulièrement fort, comme du gospel. Et tout aussi agréable à l’oreille. De plus, le dimanche, le sport est interdit et la plupart des avions ne volent pas.

Vivre ce jour particulier au Tonga est une expérience enrichissante qui me rebooste.

Ici, la communauté est importante, comme la famille. La famille regroupe enfants, parents, grands-parents, oncles, tantes, cousins jusqu’à certains liens éloignés. Le patriarche est le chef de famille et transfère la terre à son plus vieux fils. Les femmes possèdent toutefois un statut supérieur à l’homme dans tous les autres domaines. Par exemple, dans les réunions formelles ou informelles comme mariages, naissances, ou simples repas, la Fahu, la sœur du patriarche la plus âgée, obtiendra le plus haut niveau de respect.

Autre particularité du pays, c’est le seul royaume de Polynésie et il n’a jamais été colonisé à proprement parlé. La dynastie débute avec le roi Tupou 1er en 1831. En 1879, le gouvernement signe un accord d’Etat protégé avec l’Angleterre, statut qui lui laisse plus de liberté qu’un protectorat.

Tout cela m’aère l’esprit mais le retour à l’auberge m’assomme à nouveau. Cette solitude que je ressens ici m’oppresse. J’en viens à appréhender le retour. Mais ca, c’est une autre histoire.

J’espère que le temps me permettra de m’évader toute la journée demain. J’ai déjà repéré quelques coins à voir.

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