Mercredi 18/12 Port-Vila
Mercredi 18/12 Port-Vila
Irritable ce matin. Je ne supporte plus Salvatore. Il a tout du marin écervelé, jusqu’à la carrure. Bruyant, sale, idiot, il ne gagne de respect qu’un minimum par son coté aventurier au long cours qu’il partage avec Christiano, plus modéré quoi que tout aussi bruyant.
A contrario, mea culpa sur le couple de français que j’avais précipitamment qualifiés de touristes. C’est en fait un couple de lyonnais venus au Vanuatu pour ouvrir une boulangerie à Port-Vila. Lui, la trentaine, a l’air d’avoir bourlingué. Je dois arrêter de juger les français trop vite.
Halelluja ! Les ritals se cassent ! Je n’en peux plus, de la saleté, de la stupidité. Entre le bangladeshi qui croit fermement aux contes dans lesquels ses ancêtres vivaient 200ans et la baraque pétomane qui le croit, ca ne vole pas haut. Seul Christiano relève (un peu) le niveau.
Les français ont passé la journée dans la paperasse. Quant à moi, je me suis décidé à gouter la gastronomie du pays. Direction donc le marché, en bus, avec une petite conversation avec le chauffeur, en français. C’est très facile ici de lier contact avec les gens et plusieurs vous disent spontanément « hello ». Et avec le sourire !
Avant le repas, je découvre un peu plus Port-Vila vers les hauteurs pour découvrir des vues fantastiques sur la baie et l’ile d’Iririki. Le marché est toujours aussi coloré et les senteurs enivrantes mettent en appétit. Mangues, papayes, bananes, ananas, coco et divers racines s’étalent devant des groupes de femmes accablées par la chaleur. Au fond, des cuisinières proposent leurs plats. Je m’assois au hasard devant l’une d’elles et lui demande du bœuf, réputé ici. Bien qu’un peu trop cuit, il est pas mal. Et accompagné d’une bonne plâtrée de riz et d’une salade faite avec les produits du marché et d’un jus de fruits exotiques pressés, je me sens bien rassasié. A ce moment là, j’espère surtout que mon estomac va le supporter car l’hygiène du marché laisse clairement à désirer. Avaler quelques mouches ne fait de mal à personne !
Je prends quelques spécialités pour le diner : 2 types différents du plat national, le Lap-Lap et une mangue. Je voulais aussi une papaye mais je n’ai pas réussi à la reconnaitre sur les étables. J’ai honte… Le Lap-Lap est composé de racines râpées et bouillies (taro, manioc, fruit de l’arbre à pain) arrosées de lait de coco et cuit dans une feuille de bananier. La vendeuse enroule les 2 pates dans une grande feuille de bananier. Mais je n’ai pas les pierres chaudes pour les faire cuire ; on restera à la casserole donc. On va tenter, je ne promets rien…
Les 3 lumières accaparent les fourneaux à cuire un poulet qu’ils ont acheté vivant dans une ferme proche et tué sur le champ. J’en profite pour faire un petit point sur l’Histoire du pays.
Les premiers arrivants seraient des mélanésiens de Papouasie Nouvelle-Guinée, il y a 3500ans. Ils seront suivis par les polynésiens.
En mais 1606, le portugais Pedro Fernandes de Queiros est le premier européen à découvrir l’archipel. Alors à la recherche de la Terra Incognita sensée équilibrer le monde, il nomme cette terre Terra Australia del Esperito Santo (d’où l’ile de Santo).
L’archipel fut oublié jusqu’en 1768 où il est redécouvert par le français Bougainville qui le baptise Grandes Cyclades. James Cook prend à son tour possession des iles en 1774 et les nomme Nouvelles Hébrides. S’en suit une colonisation lente à partir de 1825, essentiellement sous fond de commerce du coprah, exporté vers la Chine.
Au 19eme siècle, l’archipel souffre de la rivalité franco-anglaise jusqu’à la mise en place en 1906 d’une administration commune. Durant la 2nde guerre mondiale, la colonie sera la première à rejoindre De Gaulle et servira de base arrière aux USA.
Les revendications autonomistes débutent dans les années 60 et aboutissent en 1979 aux premières élections générales. Le nouveau gouvernement proclamera l’indépendance le 30 juillet 1980. Depuis lors, francophones et anglophones se succèdent au pouvoir.
Le pays vit essentiellement de sa politique fiscale internationale avantageuse (2/3 du PNB viennent de capitaux étrangers) et de l’exportation de coprah et viande bovine. Le tourisme s’y développe avec plus de 100000 visiteurs en 2009.
Sur ce, à table !
Alors, le Lap-Lap… Déjà, j’ai réussi la cuisson. C’est cuit quand la feuille de banane devient jaune. Je l’ai préparé dans une casserole avec de l’eau au fond. Par contre, si ca peut faire un accompagnement intéressant, il faut absolument lui ajouter une viande et surtout, une sauce ! Car la pate par elle même est insipide. Enfin bref, petite discussion avec le français, une mangue et dodo.
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